jeudi 23 juin 2011

En cas de malheur de Georges Simenon























Éditeur d'origine: Presses de la Cité
Date  : 1956
Éditeur : Livre de poche
Parution : 01/02/1999
Nombre de pages : 188
Genre : Policier


L'auteur :






















Georges Simenon est un écrivain  belge francophone, né à Liège le 12 février 1903. Après des études primaires et secondaires, il exerce divers petits métiers avant de se retrouver journaliste à la gazette de Liège. Il crée en 1931 le personnage de Maigret, qui le rendra célèbre dans le monde entier.
Il a écrit 193 romans, 158 nouvelles ainsi que plusieurs œuvres autobiographiques et de nombreux articles et reportages.
Une cinquantaine de ses romans ont été portés à l'écran, parmi lesquels : «En cas de malheur» de Claude Autant-Lara en 1958 avec pour acteurs principaux Brigitte Bardot et Jean Gabin.
Georges Simenon est décédé à Lausanne le 4 septembre 1989.

Quatrième de couverture :

Les femmes, Lucien Gobillot les connaît : à quarante-cinq ans , et bien que marié, cet avocat à la carrière brillante, due à un mariage ambitieux et à quelques complaisances, multiplie les aventures sans lendemain.
Tout change lorsque Yvette accusée d'agression contre un vieil horloger, fait irruption dans son cabinet, prête à le payer de ses charmes. L'avocat parvient à la faire acquitter. Commence alors une histoire amoureuse qui va l'entraîner plus loin qu'il n'eût voulu aller, dans une aventure où surgiront la menace, puis le crime...
D'un côté, le confort moral et l'hypocrisie d'un homme "arrivé" ; de l'autre, un monde louche, sordide mais fascinant. C'est un tableau d'un réalisme assez sombre que nous brosse Georges Simenon, en même temps que la description, saisissante de vérité, d'une passion destructrice.


Mon avis :

Georges Simenon est un auteur dont la plume ne vieillit pas, la lecture de ce roman rédigé il y a plus d'une cinquantaine d'années le confirme. L'histoire narrée par l'auteur est intemporelle et elle pourrait d'ailleurs tout à fait se dérouler de nos jours.

Le roman s'ouvre sur le récit de Maître Lucien Gobillot, avocat de renom, épris d'Yvette, jeune voleuse qu'il a sauvé d'une condamnation certaine, suite à un hold-up raté. Pressentant un drame à venir, il ressent soudain le besoin pressant de rédiger ses mémoires : "j'essaie de me moquer de moi, de ne pas me prendre au tragique. Pourtant, n'est-ce pas déjà un symptôme d'avoir besoin de m'expliquer par écrit ? Pour qui ? Pourquoi ? Je n'en ai aucune idée. En cas de malheur en somme, comme disent les braves gens qui mettent de l'argent de côté. Pour l'éventualité où les choses tourneraient mal". 

Georges Simenon n'épargne aucun des personnages de cette tragédie et il en brosse des portraits bien peu flatteurs, de sa plume élégante et par de subtiles touches, il dissèque et épingle les travers de la société.
Lucien apparaît comme un arriviste, volage et dominé par ses sens, sa femme Viviane, égoïste et indifférente, se montre complice de la situation, prête à fermer les yeux pourvu que les apparences et la morale restent sauvegardées.
Quand à Yvette, le personnage clé de ce roman, il nous la dépeint comme une manipulatrice, sournoise, autodestructrice et que ne retient aucune barrière morale. Elle va petit à petit, entraîner Lucien Gobillot dans sa déchéance, jusqu'au drame final que l'on pressent d'ailleurs dès le début du roman, la tension très palpable augmentant crescendo.

Une fois de plus je suis bluffée par la prose de Simenon, qui n'est pas seulement le "défunt père de Maigret" mais un immense écrivain. A découvrir ou à relire pour ceux qui connaissent déjà, vous ne serez pas déçus !

 Un extrait :

Le fait essentiel est que je ne peux me passer d'elle, que je souffre physiquement quand je suis éloigné. Le fait est que j'ai besoin de la sentir près de moi, de la regarder vivre, de respirer son odeur, de jouer avec son ventre et de la sentir satisfaite. Il reste une explication , mais personne n'y croira : la volonté de rendre quelqu'un heureux, de prendre quelqu'un en charge complètement, quelqu'un qui vous doive tout, qu'on sorte du néant, en sachant qu'il y retournera si on vient à lui faire défaut.
N'est-ce pas pour la même raison que tant de gens ont un chien ou un chat, des canaris ou des poissons rouges, et que les parents ne se résignent pas à voir leurs enfants vivre par eux-mêmes ?

Un extrait du film:



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