samedi 27 décembre 2014

Les robes noires de Claude Llorente






















Éditeur : Éditions Alphée
Parution : 15 mai 2008
Nombre de pages : 283
Genre : Roman

L'auteur :

Claude Llorente est avocat au barreau de Paris. Il exerce notamment au sein de l'association "Action-Justice", qui vient en aide de ceux qui s'estiment touchés par une erreur judiciaire.
 
Quatrième de couverture :
 
Pour la première fois il nous est donné de découvrir certains secrets de la justice pénale en France. Le système qui a conduit aux retentis­santes erreurs judiciaires de ces dernières années, souffre-t-il d'un mal profond, est-il vraiment archaïque, dépassé, désuet ?
L'intrigue se déroule dans l'île de la Cité au Palais de Justice de Paris, et ces lieux exceptionnels, chargés d'histoire, enveloppent le récit d'un halo légendaire. On entre dans le cabinet d'un juge d'instruction, on assiste à un bras de fer d'anthologie entre le juge et l'avocat, on vit la naissance d'une bouleversante erreur judiciaire qui prend sa source dans la réalité du fonctionnement de la justice française et l'aberrant pouvoir du juge face aux experts. Étape par étape, l'erreur judiciaire, pareille à l'araignée, tisse sa toile pour finalement libérer son poison.
 
Il faut avoir lu Les Robes noires ! C'est désormais une pierre incon­tournable dans le jardin de l'oubli d'Outreau et de toutes les erreurs judiciaires passées et à venir...

Mon avis:

" Initialement, tout semble converger vers les certitudes d'une culpabilité sans faille, sans doute. Puis, parfois en un temps très court, l'accusation qui paraissait aussi solide que le granit s'effrite, se fissure. Tout bascule vers la non culpabilité. C'est la déroute de la nuit ; la fuite de l'incompréhension. La venue de la clarté, de la lumière, de la connaissance ; l'effondrement d'une accusation erronée. Comme lorsque le jour se lève sur la mer jusque-là obscure ; à l'aube : c'est l'aube judiciaire..." écrivait Miguel Alvès, chroniqueur judiciaire et feu le père du jeune avocat José Alvès. Ce dernier, épris de justice tout comme son célèbre géniteur, décide de défendre Jean Augustine, celui que la justice accuse du meurtre avec préméditation de sa compagne et que la presse a surnommé "Le balafré". Bien que n'ayant pas été défiguré dans une rixe nocturne mais en travaillant dans un champs de sa Martinique natale, Augustine offre un faciès inquiétant, et il a beau clamer haut et fort que l'arme qu'il nettoyait s'est enrayée et que le coup est parti tout seul, nul ne le croit, pas même l'expert balistique mandaté par la justice. Dans les couloirs du Palais de Justice de l'île de la Cité, l'avocat persuadé de l'innocence de son client va se livrer à une bataille acharnée pour défendre la cause de cet homme que tout accable, et dont la culpabilité semble irréfutable aux yeux de tous !
 
Sous l'angle d'une ironie mordante et avec des personnages hauts en couleur, l'auteur nous livre une intrigue judiciaire à rebondissements à la lecture fluide et plaisante. Ce roman, largement inspiré du fruit de l'expérience de terrain de son auteur, nous passe à la moulinette tous les rouages qui seraient susceptibles de mener à une erreur judiciaire. Que ce soit l'importance du rôle de la "presse-poubelle" s'acharnant sur celui qui possède une "belle tête de coupable" aux conséquences qu'amènent des aveux extorqués ; de l'intime conviction trop vite établie par un magistrat à l'erreur d'expertise qui peut faire basculer un innocent dans la culpabilité...
En bref, j'ai trouvé cette lecture intéressante sous bien des angles même si l'on arrive trop vite au bout de ce court roman qui aurait peut-être gagné à être un peu plus étoffé. Cependant, à l'issue de cette lecture, je retiens le message qu'à voulu nous laisser l'auteur : Ne pas juger trop hâtivement le prétendu coupable jeté en pâture dans les médias... Et s'il était innocent du crime dont on l'accuse ?
Combien de victimes d'erreurs judiciaires tel ce "Jean Augustine le balafré" (tout droit sorti de l'imagination de l'auteur) pour un coupable ?


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1 commentaire:

  1. L'erreur est humaine ! Derrière chaque jugement de justice, il y a la subjectivité du magistrat. Mais sans la justice, quelle horreur, ce serait l'anarchie ! Par contre, ce réquisitoire contre l’erreur judiciaire me donne envie de lire ce livre.
    Bonne critique à mon sens.

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