dimanche 5 mars 2017

Au royaume des femmes d'Irène Frain




















Éditeur : Le livre de poche
Parution : 25/06/2008
Nombre de pages : 824
Genre : littérature française (document)

L'auteure : 






















Irène Frain née le 22 mai 1950 à Lorient est agrégée de lettres classiques. Cette romancière qui est également historienne est l'auteur de nombreux romans et biographies dont "Gandhi, la liberté en marche" (2007), "Les Naufragés de l'île Tromelin" (2009) un ouvrage couronné par le Grand Prix de l'Académie de Marine 2010 ainsi que le Grand Prix Palatine du Roman Historique 2009,"La Forêt des 29" (2011), "Beauvoir in love" (2012), "Sorti de rien" Prix Bretagne-Breizh 2014 et "Marie Curie prend un amant" (2015).

Quatrième de couverture : 

Fin 1923, sur la foi du récit d'un espion britannique et de vieux textes chinois, un Américain, Joseph Rock, se lance à la recherche d'une montagne plus haute que l'Everest. Il espère y dénicher, au passage, une étrange tribu matriarcale : le Royaume des Femmes. Entre Chine et Tibet, assure-t-il, vivraient les ultimes descendantes des Amazones... Depuis sa Vienne natale, ce jeune séducteur a déjà bien roulé sa bosse. Autodidacte surdoué et fieffé filou, il s'est introduit à Harvard grâce à un faux diplôme de botaniste et ambitionne de devenir le journaliste vedette du National Géographique. Avec le même brio, il convainc patrons de presse et savants austères de financer sa folle expédition... Après une longue enquête, Irène Frain ressuscite ici le parcours de Joseph Rock, cet explorateur génial, ce personnage attachant et cocasse, qui finit par mettre au jour une culture immémoriale, et même une écriture inconnue.

Mon avis :

Et l'ardente respiration de la nuit , ce soir là, ne s'est pas contentée de conclure comme les deux autres fois  : « Vas-y au culot, fonce, tu es fait pour la gloire, les cimes, les lointains ! » Elle a aussi murmuré - ce qu'elle fut aimante, en cette seconde, tendre comme elle n'avait jamais été, douce comme si elle voulait s'excuser de sa trop longue absence : «  Cette gloire, Joseph Francis Rock, tu vas la conquérir par la ruse. » 

Explorateur, botaniste et photographe, Joseph Francis Rock était un personnage unique en son genre. Excentrique, roublard, ambitieux et manipulateur, cet individu haut en couleur était aussi détestable qu'attachant. Né en Autriche en 1884, cet autodidacte surdoué apprit le mandarin tout seul en dérobant un manuel de chinois dans la bibliothèque du comte Potocki dont son père était le serviteur. Destiné à la prêtrise ou la domesticité, l'adolescent préférera fuir son pays pour courir le vaste monde. Il n'a pu obtenir de diplômes ? Qu'importe. Il s'en fabriquera un faux chez un vieux quincaillier et sera recruté comme professeur de botanique à l'université d'Honolulu. Incollable sur la science des végétaux en six mois seulement, l'aventurier naturalisé américain qui a soif de grands espaces se fera embaucher comme journaliste par la revue National Geographic, promettant des reportages explosifs sur la région du Tibet, un territoire encore méconnu dans les années 1920. Ne voulant pour rien au monde renoncer à son confort, Joseph Rock se déplacera uniquement avec sa suite de douze Na-khis, son argenterie, ses mets fins, son Champagne et sa baignoire gonflable. De sa rencontre avec un vieil espion anglais va naître une obsession : se rendre au Royaume des femmes, une contrée située au cœur de la montagne Amnyé Machen réputée plus haute que l’Everest, une région ardemment défendue par le cruel peuple Golok et sur laquelle règnerait une puissante reine descendante des amazones. Chimère ou réalité ? 

Portrait sans concession d'un explorateur intrépide, brillant, mystificateur et avide de gloire, "Au royaume des femmes" est une enquête qui court sur plus de huit cent pages et se lit comme une épopée romanesque. On chevauche sous le vent de Gobi, on subit les caprices du temps, on copine avec le cruel Prince de Choni qui tranche l'oreille de ses sujets qui ne se prosternent pas assez vite sur son passage, on goûte des plats peu ragoûtants comme du poulpe gélatineux accompagné d'une glace au dentifrice... D'une écriture impériale et tranchante comme un sabre, Irène Frain nous entraîne dans un périple aussi enchanteur que dévastateur !

(Joseph Rock et le Prince de Choni)
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